• Matthieu Herbeau
  • Published on 16 Oct 2020

FX 2020: à la recherche du résultat optimal

Au cours des 3 dernières années, les volumes sur le marché des changes ont augmenté de 30% selon la dernière enquête triennale de la Banque des règlements internationaux (BRI)[1], confirmant qu’il reste de loin le plus grand marché avec des volumes quotidiens de 6,6 milliards de dollars en avril 2019. 25% des flux globaux sont générés par un mix d’investisseurs institutionnels et il est intéressant de noter que cette augmentation a été largement tirée par une hausse des volumes de swaps de change, ce qui démontre que la gestion, passive en général, des expositions au risque de change, au passif ou à l’actif des fonds, continue à croître.

Le risque de change, cependant, reste le deuxième plus significatif impactant les fonds et les portefeuilles après celui de la volatilité du sous-jacent lui-même, selon une étude récente BlackRock[2]. Pour de nombreux gestionnaires de portefeuille, dont l’expertise première est de prendre la bonne décision d’investissement au bon moment, le FX est un effet collatéral, potentiellement indésirable, de la décision d’investissement sous-jacente. Pourtant, lorsqu’on investit dans des actifs étrangers, l’ensemble du rendement pourrait être anéanti par un mouvement de change défavorable.

Alors pourquoi certains gestionnaires de fonds hésitent-ils à couvrir ou décident volontairement de ne pas couvrir le risque de change ? En ces temps de relativement faible volatilité des devises, certains s’attendent à ce que mois après mois ou trimestre après trimestre, les variations seront globalement neutres; d’autres trouvent le marché des changes trop opaque et compte tenu des divers scandales de la dernière décennie, dans une certaine mesure, c’est compréhensible. Mais de nombreux efforts sont entrepris par toutes les parties prenantes et les nouveaux acteurs de l’écosystème FX pour apporter une transparence bien méritée, la « best execution », l’analyse comparative des coûts d’exécution et les outils d’optimisation.

Le « Global FX Code »[3], adopté par la grande majorité des banques, est certainement un pas dans la bonne direction. Les encouragements des autorités comme la FCA le reconnaissant à la fin juin 2019, ou la BRI demandant une adhésion plus large en janvier 2020, sont un message fort envers le reste des acteurs du marché des changes (investisseurs institutionnels et leurs fournisseurs) que tous devraient s’efforcer de mettre en œuvre cet ensemble de principes et de normes de bonnes pratiques. En fin de compte, les bénéfices de son adoption devraient ruisseler sur les investisseurs finaux et permettre de restaurer la confiance dans le plus grand marché financier.

Ce qui est en jeu, c’est de démontrer que le cycle d’exécution et le processus de couverture (du pré au post-trade), les tarifs et la transparence, les obligations réglementaires, les attentes des clients, sont tous correctement monitorés et gérés pour assurer un résultat optimal. Le marché est composé de nombreux acteurs dont la grande majorité oriente ses efforts pour offrir plus de transparence, des prix compétitifs, une assistance réglementaire et une exécution performante, ou en un mot, des solutions.

 Chaque segment du marché a ses propres priorités et objectifs :

  • Investisseurs: la taille des entreprises de gestion détermine souvent si l’exécution restera en interne. Il y a cependant un moment où la question d’externaliser cette fonction se pose ou se posera alors que l’industrie fait face à plus de pression pour gérer les coûts et générer du rendement. Le FX est rarement l’expertise première des gérants et il peut être logique, économiquement, de trouver un partenaire spécialisé qui va exécuter les opérations de change, couvrir le risque à l’actif ou au passif des fonds, et, dans une certaine mesure, supporter le risque opérationnel intrinsèque. Alors, quand et pourquoi une entreprise devrait-elle externaliser ? Quel est le prix juste (et transparent !) pour ce service ? Comment les institutionnels se conforment-ils alors à leurs obligations réglementaires et assurent-ils leurs responsabilités de contrôle et de surveillance ? Par ailleurs, les investisseurs institutionnels seront soumis à davantage de pression, en interne de la part de leurs investisseurs ainsi que de l’extérieur par les régulateurs, d’adopter le Code Global FX. Ne pas le faire pourrait, in fine, conduire à des dommages réputationnels.
  • Banques: alors que l’exécution des opérations de change s’automatise de plus en plus, ainsi que les processus qui en découlent, les clients institutionnels cherchent maintenant à déléguer certaines obligations réglementaires à leurs banques, attendant aussi de celles-ci qu’elles fournissent les outils de contrôle et de surveillance. En outre, l’analyse des données est en train de devenir un différenciateur d’offre et la plupart des banques travaillent maintenant sur ces outils de reporting et de données pour fidéliser des clients de plus en plus demandeurs, ou gagner de nouveaux mandats. Dans le monde de la conservation, le change était usuellement considéré comme un produit auxiliaire, une conséquence dérivée de la décision d’investissement des clients ; cela évolue, avec les solutions FX vendues indépendamment et utilisées comme une ouverture pour ensuite vendre et les services de conservation, d’agent de transfert ou d’administration de fonds. Les banques et les dépositaires se doivent de développer des solutions clé en main, transparentes de gestion de trésorerie (cash et FX), facilitant l’exécution, la comptabilisation, et le reporting réglementaire des opérations.
  • Infrastructures de marché et fournisseurs de technologie: les entreprises technologiques, les chambres de compensation, les fournisseurs d’infrastructures de services financiers, ont tous compris que le marché des changes évolue rapidement pour résoudre les problèmes qui sont apparus depuis les scandales qui ont secoué le marché au cours de la dernière décennie, et s’aligner avec les mesures prises par les régulateurs pour corriger les défauts du marché des changes. En offrant des solutions de reporting, de gestion du risque de règlement/livraison, d’exécution, de compensation des flux, ou en développant des produits listés, des solutions blockchain, de plus en plus de nouveaux acteurs arrivent sur le marché des changes avec l’intention de challenger le statu quo. Parallèlement à ces nouveaux acteurs, certaines entreprises établies de longue date développent des produits clé en main pour faciliter les aspects opérationnels et risque du cycle d’investissement en devises.

Chez hd financial consulting, nous avons 20 ans d’expérience de la conception à la livraison de solutions d’exécution et de couverture des devises pour les investisseurs institutionnels et leurs fournisseurs. Au fil des ans, nous avons construit et continuons à construire un réseau étendu de professionnels et d’entreprises qui consacrent tous leurs efforts à la prestation d’un meilleur service pour la gestion des besoins quotidiens de change. Nous suivons et maîtrisons les évolutions de cet énorme marché : Global FX Code, réglementation, marchés émergents, développement des échanges en Renminbi, couverture passive des risques de change (au passif - parts hedgées - ou à l’actif des fonds), Fintech / Neo banques / crypto monnaies, peer to peer FX, sont autant de sujets que nous couvrirons dans une série d’articles à venir sur LinkedIn.

En attendant, n’hésitez pas à nous contacter pour une analyse en haute définition de votre processus de change et une évaluation des optimisations et gains de productivité qui peuvent être obtenus rapidement pour générer un résultat optimal.

[1] https://www.bis.org/statistics/rpfx19.htm

[2] https://www.blackrock.com/uk/intermediaries/insights/portfolio-insights-asset-allocation?switchLocale=y&siteEntryPassthrough=true

[3] https://www.banque-france.fr/sites/default/files/media/2018/12/03/2017-12-18_fx_global_code_traduction-v10.pdf